Les Chiens de Pripyat 2, Les enfants de l’atome
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Les Chiens de Pripyat 2, Les enfants de l’atome
Les Chiens de Pripyat 2, Les enfants de l’atome, Par Aurélien Ducoudray et Christophe Alliel, Collection Grand Angle chez Bamboo.
Conclusion du diptyque, les chiens de Pripyat, avec Aurélien Ducoudray et Christophe Alliel toujours aux manettes. S’il y a quelque chose qui m’a frappé, quand je suis arrivé au bout de ces deux bandes dessinées, c’est qu’elle à quel point la menace nucléaire est finalement passée au second plan dans notre société cynique.
Attention, je ne dis pas que l’on n’a plus conscience du danger. Mais il y a quand même quelque chose de troublant, quand on jette un œil sur les fictions durant la guerre froide, les communications d’états, les gros titres des journaux, d’Hiroshima, à la fin de la guerre froide, en passant par la crise des missiles de Cuba et Tchernobyl, la menace nucléaire était évoquée partout. Pas un film d’espionnage sans une bombe nucléaire détournée. Des X-Men aux films de propagande expliquant comment se cacher sous un bureau en cas d’attaque, en passant par Akira ou Homer Simpson, deux générations ont grandi dans l’ombre de cette menace…
Et depuis la fin de la guerre froide, petit à petit, cette menace est moins omniprésente et est clairement passée derrière la menace terroriste dans les préoccupations quotidiennes et les menaces virtuelles. Pourtant, ce n’est pas comme si elle n’existait plus cette menace. Bien au contraire, entre la catastrophe de Fukushima, les centrales vieillissantes un peu partout dans le monde, les provocations Russes ou Iraniennes, et les concours de zizi de Trump et Kim Jong-Un, elle n’a peut-être jamais été aussi concrète, aussi probable. Oui mais voilà, cette menace, elle n’est pas portée par un vrai méchant. Trump aussi fou soit-il est sensé être notre allié, Poutine cultive l’ambiguïté, Kim Jong-Un semble petit et lointain malgré sa mégalomanie, l’Iran semble chercher un peu de stabilité. Les centrales nucléaires sont notre faute à nous, on va pas s’accuser nous même, Les vrais méchants qui nous font peur n’ont pas (encore) accès à des armes nucléaires.
Cette longue introduction pour souligner le côté paradoxalement un peu désuet et assez original de sortir aujourd’hui une œuvre sur un tel sujet. Et pourtant, quelle richesse encore à exploiter à y trouver.
Les chiens de Pripyat nous replongent dans cette époque, dans cette zone autour de Tchernobyl. Dans ce second volume, on se rend compte que cette zone est loin d’être aussi morte qu’on aurait pu le croire. La vie n’a pas abandonnée la zone, bien au contraire, nombreux sont ceux que les héros de l’histoire vont croiser.
Mais si la vie n’a pas quitté la zone, la civilisation, elle, a définitivement abandonné les lieux et la survie dans ce milieu est une lutte quotidienne. Ducoudray fait monter avec une grande habileté la tension au fil des pages en accumulant les menaces autour des personnages plongés dans un monde ou plus aucune règle ne semble pouvoir s’appliquer.
Avec beaucoup de précision et de virtuosité, Christophe Alliel continue de soigner ses décors pour nous plonger concrètement dans cet enfer très réel. Mention spéciale à la petite mais efficace introduction de ce second tome qui en posant les versets de l’apocalypse sur des images froides et soignées de la centrale et de ses alentours nous met instantanément dans l’ambiance.
Conclusion du diptyque, les chiens de Pripyat, avec Aurélien Ducoudray et Christophe Alliel toujours aux manettes. S’il y a quelque chose qui m’a frappé, quand je suis arrivé au bout de ces deux bandes dessinées, c’est qu’elle à quel point la menace nucléaire est finalement passée au second plan dans notre société cynique.
Attention, je ne dis pas que l’on n’a plus conscience du danger. Mais il y a quand même quelque chose de troublant, quand on jette un œil sur les fictions durant la guerre froide, les communications d’états, les gros titres des journaux, d’Hiroshima, à la fin de la guerre froide, en passant par la crise des missiles de Cuba et Tchernobyl, la menace nucléaire était évoquée partout. Pas un film d’espionnage sans une bombe nucléaire détournée. Des X-Men aux films de propagande expliquant comment se cacher sous un bureau en cas d’attaque, en passant par Akira ou Homer Simpson, deux générations ont grandi dans l’ombre de cette menace…
Et depuis la fin de la guerre froide, petit à petit, cette menace est moins omniprésente et est clairement passée derrière la menace terroriste dans les préoccupations quotidiennes et les menaces virtuelles. Pourtant, ce n’est pas comme si elle n’existait plus cette menace. Bien au contraire, entre la catastrophe de Fukushima, les centrales vieillissantes un peu partout dans le monde, les provocations Russes ou Iraniennes, et les concours de zizi de Trump et Kim Jong-Un, elle n’a peut-être jamais été aussi concrète, aussi probable. Oui mais voilà, cette menace, elle n’est pas portée par un vrai méchant. Trump aussi fou soit-il est sensé être notre allié, Poutine cultive l’ambiguïté, Kim Jong-Un semble petit et lointain malgré sa mégalomanie, l’Iran semble chercher un peu de stabilité. Les centrales nucléaires sont notre faute à nous, on va pas s’accuser nous même, Les vrais méchants qui nous font peur n’ont pas (encore) accès à des armes nucléaires.
Cette longue introduction pour souligner le côté paradoxalement un peu désuet et assez original de sortir aujourd’hui une œuvre sur un tel sujet. Et pourtant, quelle richesse encore à exploiter à y trouver.
Les chiens de Pripyat nous replongent dans cette époque, dans cette zone autour de Tchernobyl. Dans ce second volume, on se rend compte que cette zone est loin d’être aussi morte qu’on aurait pu le croire. La vie n’a pas abandonnée la zone, bien au contraire, nombreux sont ceux que les héros de l’histoire vont croiser.
Mais si la vie n’a pas quitté la zone, la civilisation, elle, a définitivement abandonné les lieux et la survie dans ce milieu est une lutte quotidienne. Ducoudray fait monter avec une grande habileté la tension au fil des pages en accumulant les menaces autour des personnages plongés dans un monde ou plus aucune règle ne semble pouvoir s’appliquer.
Avec beaucoup de précision et de virtuosité, Christophe Alliel continue de soigner ses décors pour nous plonger concrètement dans cet enfer très réel. Mention spéciale à la petite mais efficace introduction de ce second tome qui en posant les versets de l’apocalypse sur des images froides et soignées de la centrale et de ses alentours nous met instantanément dans l’ambiance.
stefan- Maître Yoda
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